Formation et nature des avalanches

Une avalanche est une masse de neige limitée, mais qui peut être très importante, qui se met brutalement en mouvement et s’écoule sur une pente sous l’effet de son propre poids.  La vitesse d’une avalanche doit être supérieure à 1 m/s (environ 4 km/h) par opposition à la reptation qui est aussi un déplacement gravitaire de neige mais extrêmement lent (de l’ordre de 1mm/jour), permanent (ou presque) et généralisé à l’ensemble du manteau neigeux.

On distingue deux types d’avalanches.  Les avalanches à départ ponctuel impliquent de petites quantités de neige sans cohésion qui se déclenche à partir d’un point, dévale la pente et entraîne la neige sur son passage. Pour leur part, les avalanches de plaque se détachent en blocs et se mettent à glisser à partir d’une cassure linéaire (fracture) lorsqu’il existe une couche de neige fragile sous une plaque de neige compacte. Les fractures peuvent mesurer de quelques mètres à plus d’un kilomètre de longueur sur un dizaine de centimètres à plusieurs mètres d’épaisseur ce qui implique parfois des quantités de neige très importantes.  Pour cette raison, les avalanches de plaques sont particulièrement dangereuses et nécessitent une attention particulière.

Les facteurs de déclenchement déterminent si une avalanche est naturelle (chute de neige, accumulations par le vent, hausse de température, pluie, chute de corniche ou de glace, tremblement de terre, etc.) ou déclenchée par l’homme (skieur, planchiste, randonneur, motoneigiste, machinerie, explosifs).  Les avalanches déclenchées sont volontaires lorsqu’il s’agit d’activités de contrôle préventif, comme par exemple dans les stations de ski ou le long des routes ou involontaires lors d’avalanches accidentelles.

Environ 90 % des avalanches accidentelles sont déclenchées par les victimes elles-mêmes ou un membre de leur groupe.

La vitesse des avalanches varie grandement.  Lors de la mise en mouvement, le glissement des blocs de neige sèche peut atteindre 40 km/h.  En dévalant la pente, les avalanches de neige sèche atteignent des vitesses de 40 à 200 km/h et développement un aérosol formé de particules de neige en suspension. Des vitesses maximales de 350 km/h ont déjà été enregistrées au passage d’une paroi rocheuse verticale!!!  Pour leur part, les avalanches de neige mouillée se limitent à des vitesses de 40 à 100 km/h mais peuvent surprendre par leur intensité et les dégâts causés. Dès qu’elles prennent de la vitesse, la plupart des avalanches de grande taille sont trop rapide pour être distancées par un skieur, planchiste ou motoneigiste.

Les avalanches varient en taille. Elles peuvent être presque sans danger pour une personne, mais peuvent aussi détruire un village entier. Toutefois, même une petite avalanche peut être dangereuse pour les excursionnistes en arrière-pays si les techniques de déplacement sécuritaire ne sont pas utilisées en montagne.

Au Canada, la classification se fait selon le potentiel de destruction de la masse de neige. Une avalanche de taille 1 est relativement sans danger pour une personne, alors qu’une avalanche de taille 2 peut ensevelir, blesser ou même tuer une personne. Les avalanches de taille 3 peut ensevelir ou détruire une voiture, endommager un camion, détruire une maison à charpente de bois. Quant aux avalanches de taille 4, elles peuvent détruire un wagon de train, un gros camion, plusieurs bâtiments ou une forêt d’environ 4 hectares. Finalement, les avalanches les plus puissantes qui soient sont dites de taille 5 et peuvent détruire un village entier ou une forêt d’environ 40 hectares (100 acres).

Problèmes d’avalanche

Toutes les avalanches ne se ressemblent pas. Les avalanches peuvent être réparties grossièrement en 8 catégories différentes selon leur caractéristiques. Ces caractéristiques ont des conséquences directes sur les types de terrain à privilégier ou à éviter, ainsi que l’ampleur des avalanches.

Terrain avalancheux

Un couloir d’avalanche se compose toujours d’une zone de départ où la neige se met en mouvement, d’une zone d’écoulement où elle dévale la pente et d’une zone de dépôt où elle s’arrête que l’on peut parfois reconnaître de façon évidente et d’autres fois plus difficilement.

Les zones de départ se caractérisent par une inclinaison de 30º à 60º mais le plus souvent entre 30º et 45º, une orientation sous le vent permettant d’accumuler la neige soufflée sous la forme de corniches et plaques à vent, une exposition ou non au soleil et une altitude plus élevée où les chutes de neige sont plus importantes et les vents plus forts.

Les points de déclenchement fréquents se situent au niveau des convexités (zone de tension), des concavités (zone de compression), au-dessus d’un affleurement rocheux, autour des arbres, sous une corniche et au pied d’une barre rocheuse.  Il est important de reconnaître ces endroits lors des déplacements en montagne afin de les éviter ou d’en minimiser le risque.

Les pièges naturels doivent également être identifiés et évités lors du choix d’itinéraires sécuritaires.  Ils constituent en effet une caractéristique de terrain qui augmente le risque de blessures ou d’ensevelissement, ou qui permet difficilement d’échapper à une avalanche, comme par exemple les ravins, crevasses et parois rocheuses ainsi que les arbres et les grosses roches. Se faire prendre par une avalanche dans un piège naturel, ou y être transporté, peut réduire de façon considérable les probabilités de survie. 

L’échelle d’exposition des terrains avalancheux, développée par Parcs Canada, permet de coter des itinéraires ou des secteurs sur la base des caractéristiques du terrain qui, contrairement à la stabilité de la neige, ne changent pas selon les conditions météo.  Cette échelle, de plus en plus utilisée à travers le Canada et même ailleurs dans le Monde, détermine des cotes de terrains avalancheux SimpleExigeant et Complexe. Ces cotes disponibles pour la plupart des destinations les plus populaires au Canada recommandent également un niveau de compétences et d’expérience approprié pour chaque type de terrain.

Manteau neigeux

Le manteau neigeux représente l’épaisseur totale de neige recouvrant le sol et se compose d’une superposition de couches de neige correspondant aux divers épisodes météorologiques (neige, vent, pluie) qui se succèdent tout au long de l’hiver.  Les différentes couches, constituées de cristaux et de grains de neige, varient grandement au niveau de leur épaisseur (de quelques millimètres à plusieurs centimètres), de leur résistance (couches compactes et couches fragiles) et de leur adhérence entre elles.

Tout au long de l’hiver, le manteau neigeux subit de constantes modifications au niveau de son épaisseur en fonction des chutes de neige et du tassement ainsi qu’au niveau de la forme, dimension et adhésion des cristaux et grains de neige en raison des processus de métamorphisme présents dans le manteau neigeux.  La température, le rayonnement solaire, le vent et la pluie sont également d’autres facteurs responsables de la formation des couches du manteau neigeux.

Finalement, le manteau neigeux présente une grande variabilité spatiale selon sa localisation géographique, l’altitude, l’orientation au vent et au soleil et les caractéristiques du terrain.  Cette hétérogénéité du manteau neigeux dans l’espace est l’une des causes, non seulement des avalanches, mais aussi de la difficulté à en prévoir le déclenchement.

Le manteau neigeux n’est pas uniforme et peut présenter des variations significatives d’un endroit à l’autre (même à quelques mètres de distance). Il n’est donc pas facile de savoir si une observation réalisée à un endroit est représentative ou non d’une zone plus vaste. 

Danger et risque d’avalanche

Le danger d’avalanche réfère à l’existence du phénomène dans une région donnée alors que le risque d’avalanche implique l’exposition de personnes ou infrastructures au danger.

En ce sens, le triangle du risque d’avalanche rassemble les éléments nécessaires pour déterminer l’existence du risque, à savoir le terrain avalancheux, de la neige instable et des personnes ou installations menacées.  En retirant l’un ou l’autre des éléments du triangle, le danger d’avalanche peut demeurer mais le risque est ainsi annulé.

L’échelle publique nord-américaine de danger d’avalanche utilisée dans les bulletins d’avalanche partout au Canada et aux États-Unis détermine cinq indices de danger allant de faible à extrême.  Pour chacun des indices, la probabilité de déclenchement des avalanches naturelles et par intervention humaine est décrite en plus de la taille et répartition prévue des avalanches et des consignes pour les déplacements en montagne.  Avec une formation appropriée, une expérience pertinente, une bonne préparation de sortie et des comportements sécuritaires en montagne, elle contribue grandement à accroître la gestion des risques d’avalanche pour profiter jours après jours des pentes enneigées de l’arrière-pays.

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